Une via ferrata (de l’italien « voie ferrée »1) est un itinéraire aménagé dans une paroi rocheuse, équipé avec des éléments métalliques spécifiques (câbles, échelles, rampes, etc.) destinés à faciliter la progression et optimiser la sécurité des personnes qui l’utilisent.
La via ferrata est aussi la pratique sportive de ce type d’itinéraire, une activité intermédiaire entre randonnée pédestre et escalade. Si l’itinéraire est principalement constitué de cordes fixes (mains courantes), il sera parfois désigné comme une via cordata (« voie encordée ») ; si l’itinéraire est composé d’ancrages facilitant l’assurage d’une progression encordée, il sera parfois désigné comme via corda. Progression avec une double longe sur un câble Historique.
La première via ferrata à vocation touristique est créée par Friedrich Simony au Hoher Dachstein dans les Préalpes autrichiennes en 1843. Après avoir réalisé l’ascension du sommet du Dachstein, il décide d’équiper la voie. L’équipement de la voie est achevé le 27 août 1843. Friedrich Simony réalise la première ascension le 2 septembre 1843. S’inspirant des techniques autrichiennes, l’armée italienne développe cette activité dès le début du xxe siècle en équipant certains passages escarpés des Dolomites avec des mains courantes et des échelons pour permettre aux troupes alpines de traverser ces passages avec du matériel lourd. Ces installations se multiplient au sein de nombreux massifs montagneux européens à partir des années 1950 jusqu’au milieu des années 1980 où apparaissent les premiers itinéraires de basse altitude s’adressant au grand public.
La première via ferrata française date de 1988. Dans les années 1990 la pratique s’est largement popularisée en France et en Suisse. En particulier, certaines stations de sports d’hiver en quête de nouveaux débouchés en saison estivale ont développé le tourisme sportif en créant des parcours privilégiant les passages à haut surplomb et les franchissements de murs raides.
Le matériel de via ferrata Tout pratiquant ne peut s’engager dans la voie qu’avec un matériel indispensable : Une longe en Y de via ferrata équipée d’un absorbeur à déchirement un baudrier d’escalade ; une longe de via ferrata, spécifique à l’activité car équipée d’un système d’absorption de chocs et de deux mousquetons de type K, qui permet d’amortir une chute éventuelle ; un casque, permettant de se protéger la tête des chutes de pierres et d’objets emportés par les ferratistes. Il est également préférable d’emporter comme dans toute activité de montagne : une corde d’escalade et des mousquetons pour une éventuelle progression encordée des chaussures appropriées, semi-rigides à talon, permettant une position confortable debout sur les barreaux ; des gants, à la fois pour protéger les mains et améliorer la préhension ; une vache pour s’accrocher à un barreau ou à un point d’ancrage en cas de fatigue ; un sac à dos avec des vivres, de l’eau (qui peut être dans une gourde) et des vêtements de pluie. Pratique Généralement, au début de chaque via ferrata française, un panneau est implanté, comportant des explications sur la pratique et sur la voie (durée, niveau de difficulté, itinéraire d’approche et de retour…).
Muni de l’équipement décrit plus haut, le pratiquant s’accroche au câble à l’aide des deux mousquetons de sa longe de via ferrata. Ce câble parcourt l’ensemble de la voie, il est entrecoupé de points d’arrêt. Arrivé à un point d’arrêt, le pratiquant passe les deux mousquetons l’un après l’autre (de telle façon qu’il soit toujours attaché au câble) sur la suite du câble. Il convient de laisser au moins deux points d’arrêt entre chaque pratiquant pour que celui du dessus n’entraîne pas l’autre dans sa chute éventuelle. Les longes étant souvent prévues pour des personnes dont le poids est compris entre 45 kg et 100 kg, les utilisateurs hors de ces plages de poids doivent être encordés, soit en corde tendue, soit en tirant des longueurs. Les débutants et ceux qui le préfèrent, peuvent être aussi encordés comme en escalade classique. Risques Si la via ferrata facilite l’accès au plus grand nombre à des parcours à forte verticalité, le relatif sentiment de sécurité suscité par un équipement solide et régulier ne doit pas faire oublier les risques inhérents à toute activité en hauteur. Le ferratiste doit impérativement maîtriser les techniques de progression avec longe absorbeur. Ces compétences peuvent s’acquérir auprès d’une personne expérimentée ou d’un professionnel.
On trouve des via ferrate dans beaucoup de pays. Elles sont apparues en Italie et en Autriche. De ces pays, la pratique s’est répandue dans les Alpes, où elles sont plus d’un millier, dont plus de 500 en Autriche, et depuis les Alpes dans le monde entier. Actuellement, on en trouve, par exemple, au Pérou ou en Chine.